Accueil > Campaign trail > La vague africaine continue à Kinshasa !

La vague africaine continue à Kinshasa !

La tournée africaine s’est achevée au Congo avec une conclusion appropriée sur les thèmes de l’unité et de la coopération qui ont été abordés tout au long du voyage. Kasparov a beaucoup appris de ses aimables hôtes sur leurs ambitieux rêves pour les échecs et l’éducation et il a discuté de l’implémentation de sa plate-forme de jeu d’échecs dans les écoles. Il y avait aussi un grand intérêt à établir un cadre pour les tournoi échecs afin de développer des talents classés FIDE pour former et inspirer la prochaine génération d’enfants. Ce type de planification de grande envergure – comme vous devriez vous y attendre de la part de joueurs d’échecs ! – C’est ce que fait la Kasparov Chess Foundation et ce que la FIDE fera avec l’équipe de Kasparov.

Kinshasa, Congo

« Ce n’est plus une question de vote, c’est une vague africaine qui est en marche ! » Garry Kasparov

Kinshasa, samedi 8 Février 2014, aéroport de Kinshasa, 23h30.

L’avion de Garry Kasparov atterrit à Kinshasa, attendu par Guy Esungi Botetsi, président de la Fédération congolaise des échecs, en compagnie de Larbi Houari venu spécialement du Maroc à la demande de M. Esungi pour l’accompagner dans les préparatifs de ce dernier séjour africain de Garry.

Egalement invité et arrivé une heure trente plus tôt, M. Barthélemy Bongo, président de la Fédération gabonaise des échecs, est resté dans l’aérogare pour accueillir G.K.

En attendant les formalités à la douane de Kinshasa, Garry Kasparov raconte des anecdotes de son périple africain, ici avec Guy Esungi, Barthélemy Bongo et Larbi Houari.

Garry semble particulièrement en forme, du moins psychologiquement. « Mais vous devez être fatigué après ce périple de 15 jours » lui dit L. Houari. « Physiquement peut-être, mais j’ai reçu tant de choses positives que je ne sens pas du tout de fatigue! » répond G.K.

Le séjour congolais devait être des retrouvailles, car en juillet, Garry avait déjà rapidement séjourné dans la région sud-est du Katanga à Lubumbashi. A cette occasion, il avait pu concrétiser un vaste projet de création d’écoles, intégralement financées par des fonds privés d’hommes d’affaires traitant avec le Congo. 10 écoles sur 4 ans et un budget colossal de 300 000 $ pour cette seule région. A Marrakech, en octobre 2013, on se souvient que Garry s’était excusé auprès de Guy Esungi pour n’avoir pas pu aller à Kinshasa, la capitale, pour rencontrer la Fédération.

Il avait alors promis d’y être pour le 8 Février…

Dimanche 9 Février. Journée dédiée exclusivement aux membres de la Fédération, pour ce jour férié.

Un Tournoi national de blitz est organisé par la Ligue de Kinshasa, présidée par Madame Bernardine Esungi, que tout le monde appelle ici « Maman ». Garry, qui loge dans le même hôtel au même étage, découvre les joueurs installés dans le salon VIP. Rapidement, il est salué par les joueurs et cadres nationaux qui interrompent leurs parties immédiatement, pour la plupart vêtus d’un tee-shirt « Kasparov for Africa ». Petit mot de présentation spontané puis Garry est attendu pour une conférence de presse nationale.

Tournoi d’échecs en l’honneur de Garry Kasparov.

Garry Kasparov joue une partie amicale contre le vainqueur du tournoi.

Fleuve Congo Hôtel, 10h00.

Guy Esungi ouvre la séance en remerciant G.K. pour sa présence à Kinshasa et précise aux médias que la Fédération Congolaise entend bien restructurer son dispositif pour lancer une vaste campagne de vulgarisation des échecs au Congo. Il indique également que le lendemain, différentes autorités du pays attendent la délégation pour l’avancement des travaux.

Guy Esungi, Président de la FeCoJec.

Garry quant à lui ne découvre plus la réalité africaine. Cela fait quinze jours qu’il la parcoure. Aussi, le ton est-il grave, presque désolé, devant l’abandon manifeste des pays sub-sahariens depuis des années, et révolté de constater le retard pris, ici encore à Kinshasa.

« Comment un pays, grand comme le Congo, n’a-t-il pas de joueur ‘classé’ tout en payant tous les ans ses cotisations ? Parce qu’il est impossible pour les joueurs d’aller aussi loin qu’en Europe ou même en Afrique du Nord pour participer ! », lance-t-il devant la presse.

Garry Kasparov et Larbi Houari en conférence de presse.

Il ne s’agit effectivement ni de Grand-Maitres, ni même de Maitres, juste un classement Elo reconnu. » Pour que cela puisse se faire, il est nécessaire que le centre de gravité des compétitions soit changé, que des tournois homologués soient organisés dans les sous-régions, dans des zones où les joueurs peuvent se rendre à moindre coût. »

Garry Kasparov promet alors, en attendant que la FIDE soit renouvelée, que des mesures immédiates seront prises via la Kasparov Chess Foundation pour que des joueurs étrangers classés puissent venir jouer au Congo afin de permettre l’obtention de ce classement.

« Le nord bénéficie de sa proximité avec l’Europe », dit-il. «…il faut donc des mesures spécifiques qui tiennent compte de ce déséquilibre ».

Le Congo, dernier pays de cette tournée africaine, est francophone. C’est aussi l’occasion pour Garry de rappeler que l’ensemble des manuels de la KCF pour les écoles est désormais traduit en français, et qu’il permettra au Congo de devenir la première plateforme francophone à le mettre en œuvre.

Il rappelle enfin qu’il est ici à la disposition de la Fédération pour rencontrer tout acteur susceptible d’aider au développement des échecs, le lendemain lundi.

Après une séance photo avec l’ensemble des personnes présentes, la Fédération invite l’ensemble de ses membres à déjeuner non loin du sanctuaire des singes Bonobos.

Les membres de la Fédération congolaise autour de Garry Kasparov.

Les voisins Barthelemy Bongo (Gabon) et Guy Esungi (Congo) très détendus.

13h10. « Faites l’amour pas la guerre »

Le site de Lola Ya bonobo, en périphérie de Kinshasa abrite en effet des singes bonobos recueillis le plus souvent orphelins, dont les parents ont payé le prix du braconnage.

Garry Kasparov attentif aux informations du guide de la réserve.

De jeunes hommes et femmes se dévouent, parfois en devenant les parents adoptifs de cette famille d’hominidés en voie de disparition.

Les bonobos dont l’empathie est très développée, ont un comportement social très distinctif : « faire l’amour, pas la guerre » !

Lundi 10 Février

Guy Esungi, grâce à l’incroyable efficacité de la conseillère en communication Olive Kilhoa, a préparé trois rendez-vous de travail. 8h30. Le comité est reçu par Son Excellence Monsieur Banza mukalayi, Ministre de la jeunesse et des sports, qui immédiatement apporte son soutien à la Fédération congolaise pour son développement.

Son Excellence Monsieur Banza Mukalayi, Ministre de la jeunesse et des sports.

Garry Kasparov exprimant la nécessité de soutien à la Fédération congolaise.

10h00 – Le Directeur de Cabinet du Ministre de l’enseignement primaire et secondaire, Monsieur Jacques Yuma, reçoit Garry Kasparov ainsi que les fédérations congolaise et gabonaise. Un rapport est alors rédigé afin de transmettre les doléances au Ministre.

Jacques Yuma, Directeur de Cabinet du Ministre de l’enseignement primaire et secondaire.

Le Congo étant constitué de provinces dont le niveau d’autonomie est important, c’est au Gouverneur de la Ville de Kinshasa, Monsieur André Kimbuta que la délégation rend alors visite à son domicile. En effet, Son Excellence Monsieur Kimbuta est souffrant, aussi a-t-il insisté pour rencontrer G. Kasparov  mais à son propre domicile.

14h00. Domicile du Gouverneur de la Ville de Kinshasa.

Son Excellence Monsieur Kimbuta, Gouverneur de la ville de Kinshasa.

Monsieur Kimbuta est avant tout un professeur de Mathématiques, aussi a-t-il très vite accepté l’idée de l’introduction des échecs à l’école. G. Kasparov n’a pas eu à longtemps le convaincre ! Le Gouverneur a ainsi déclaré, sous les applaudissements de ses visiteurs :

« Je suis en mesure d’établir un décret pour Septembre prochain afin d’introduire les échecs en milieu scolaire ! ».

L’entretien se termine aux alentours de 15h30. Cette fois, il y a bien eu un résultat concret. Garry Kasparov peut donc quitter le Congo avec la satisfaction que son rôle de « facilitateur » a une fois de plus été couronné de succès.

Que dire de cette rencontre avec l’Afrique au soir de la dernière étape du tour ? Garry a trouvé de véritables alliés, dont l’aspiration pour le changement est extrême. A plus d’une reprise l’accueil fut au-delà des espérances ; l’Afrique serait-elle devenue le continent d’adoption de Garry Kasparov ?

« Il n’est plus question de vote, c’est une vague qui est en marche ! » confiera-t-il à Larbi Houari au terme de cette tournée.

Ce premier tour est fini en effet, mais la vague continue. Un petit pays inattendu d’Afrique de l’Ouest va bientôt faire parler de lui : la Gambie !

facebooktwitter